Coronavirus  : des soignants pour "accompagner" la fin de vie au CHU de Besançon

Publié le 02/04/2020 - 13:22
Mis à jour le 02/04/2020 - 13:25

Le centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon a créé une unité spéciale, en soins palliatifs, accueillant des patients atteints par le covid-19. Trop faibles, ils ne peuvent pas forcément supporter les protocoles de soin. L’unité accompagne leur fin de vie.
Quand il n’y a plus d’espoir ou presque, l’unité spécialisée Covid-19 créée au sein du service de soins palliatifs du Pr Régis Aubry à l’hôpital de Besançon est encore là pour « accompagner » et « apaiser » patients et proches. Pour l’heure, 17 lits sont dédiés aux malades du coronavirus en fin de vie, mais ils pourraient être plus nombreux encore si la crise s’aggravait.

Pr Régis Aubry © CHU Besançon ©
Pr Régis Aubry © CHU Besançon ©

Parmi ces malades, certains étaient déjà suivis en soins palliatifs, d’autres sont des personnes âgées ou très âgées venant d’Ehpad ou de leur domicile. Souvent immunodéprimés et présentant d’importantes comorbidités, ils sont trop faibles pour supporter une réanimation avec son cortège de soins invasifs.

"Certaines personnes âgées, fragiles, ne pourront pas bénéficier de la filière de soins Covid", constate le Pr Aubry, chef du service de gériatrie du CHRU de Besançon et président de l’Observatoire national de la fin de vie. Mais "ces personnes doivent être accompagnées" même si cela "peut sembler moins urgent que de soigner les patients en réanimation et d’accueillir des gens en détresse respiratoire", souligne-t-il. "La majorité vont mourir" d’autant que le virus est "très virulent" sur leurs organismes déjà affaiblis. "Mais il y a toujours une zone d’incertitude et certains peuvent aller mieux", constate encore le professeur.

Protégés de la tête aux pieds avant de pénétrer par un sas sanitaire dans cette unité entièrement confinée, une quarantaine de soignants se relaient nuit et jour au chevet des malades. "Les professionnels passent la journée dans cet habit de scaphandrier, sans avoir à se changer à chaque fois qu’ils vont d’une chambre à l’autre, ce qui leur permet d’avoir du temps pour être proches des gens, pour contenir leur angoisse", explique le Pr Aubry.

"Deuil pathologique"

"Leur présence calme et leur parole doit être de nature à apaiser", confie-t-il. Mais la médecine est toujours là. Des techniques d’oxygénothérapie par sonde nasale et des traitements médicamenteux soulagent les malades. Dans les cas extrêmes, ils sont endormis pour ne plus souffrir, jusqu’à leur mort.

Le chef de service en est bien conscient, depuis que l’épidémie de coronavirus sévit, "pour les aide-soignants, les infirmières, les médecins, c’est compliqué". "Même s’ils sont habitués, ils sont confrontés à une densité particulière, liée à l’augmentation de la létalité, qui n’est pas facile".

Dans ce contexte très particulier, l’unité spécialisée reçoit aussi les familles qui sont autorisées à effectuer une visite par jour, suivant un protocole sanitaire très strict dans cet espace confiné. "Cela semblait humain et respectueux pour les patients et leurs proches. C’est très dur pour les familles de ne pas les voir malades, souffrants et morts", souligne le Pr Aubry.

Le risque, selon lui, est que les proches sombrent dans des "deuils pathologiques", surtout lorsqu’ils sont confrontés à des "situations dramatiques où tout s’accélère rapidement". Car, explique-t-il, "il y a un besoin important de parler, de toucher, de rendre compte et de comprendre la maladie, la mort".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Santé

Les hôpitaux publics appellent à “prioriser” la Santé et attendent un ministre

L’instabilité politique est "dommageable" aux hôpitaux, dans une période où l’exécutif travaille normalement sur le futur budget de la Sécu, et la Santé doit être une "priorité" de la rentrée, a déclaré mercredi 24 juillet 2024 le président de la Fédération hospitalière de France, appelant à nommer un ministre "rapidement".

Des congés menstruels pour "améliorer la qualité de vie au travail"

Alors qu’aujourd’hui, en France, 1 personne menstruée sur 2 déclare souffrir de dysménorrhée (règles douloureuses) et 1 personne menstruée sur 10 est atteinte d’endométriose (maladie chronique), la CGT propose de "lever le tabou" des règles douloureuses et réclame "le congé menstruel pour les personnes menstruées qui en ont besoin" pour les personnes travaillant à la Ville de Besançon, au CCAS et à Grand Besançon Métropole.   

Baignade : l’ARS fait le point sur les risques et la qualité des eaux en Bourgogne Franche-Comté

Alors que les chaleurs sont de retour en Bourgogne Franche-Comté et que les vacances d'été ont commencé, l'Agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté met en garde la population contre les risques de baignades dans des zones non surveillées et sur la qualité de l'eau. Tout ce qu'il faut savoir en cet été 2024.

L’Université de Franche-Comté recherche des patients standardisés pour les examens de médecine

Afin d’aider les étudiants en médecine à développer leurs capacités cliniques et relationnelles, l’université de France-Comté réitère sa recherche de volontaires afin de jouer le rôle de patients standardisés lors des examens des étudiants en 4e, 5e et 6e année de médecine.

La chronobiologie en nutrition analysée par Valentine Caput, diététicienne bisontine

L'OEIL DE LA DIET' • Une toute récente étude de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de mars 2024, vient d'établir un rapport établissant un lien entre nutrition et chronobiologie. Notre diététicienne bisontine, Valentine Caput, commente ces résultats.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.11
couvert
le 27/07 à 06h00
Vent
0.71 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
94 %