Les inégalités d'accès aux soins "explosent", dénoncent des associations

Publié le 09/06/2018 - 18:00
Mis à jour le 09/06/2018 - 18:33

Les territoires « souffrent de plus en  plus de la désertification sanitaire » et des »économies budgétaires », ont dénoncé samedi des associations de défense des hôpitaux de proximité, réclamant une « véritable égalité d’accès aux soins » en France.

"Partout", les médecins manquent" : 20 à 30% des postes hospitaliers "sont vacants", 30% des généralistes ont plus de 60 ans et ne trouvent pas de remplaçants, et "un tiers des Français", éloignés des services de santé, "renonce à des soins", détaille, dans un communiqué, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, réunie samedi pour ses "rencontres nationales" à Lure (Haute-Saône).

"Les politiques publiques "détruisent le maillage territorial" en matière de santé"

Regroupements hospitaliers, fermetures d'urgences, de maternités, de blocs opératoires, concentration accrue pour "faire des économies", pénurie de médecins libéraux: les politiques publiques "détruisent le maillage territorial" en matière de santé, a déploré, lors d'un point presse, la présidente de la Coordination, Hélène Derrien.

La coordination, qui compte une centaine de comités adhérents, pointe notamment "l'épée de Damoclès" soulevée par le dernier avis du Haut conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (HCAAM), publié mardi et qui préconise la création de 600 établissements de santé communautaires recentrés sur des activités de médecines polyvalentes. 

"Les inégalités vont s'aggraver"...

Mais "notre définition des hôpitaux de proximité, c'est une maternité, un bloc opératoire et un service d'urgences avec service mobile de réanimation (Smur)", sinon l'hôpital devient "coquille vide", a-t-elle poursuivi. Les inégalités vont s'aggraver et "il ne va pas faire bon vivre entre deux métropoles", prévient la Coordination. De plus, la pénurie de médecins touche aujourd'hui "les grandes villes, même Paris".

"J'ai déjà 68 ans et je ne trouve pas de successeur", a témoigné Patrick Laine, médecin généraliste à Saulnot (Haute-Saône), qui a déjà tenté sans succès, via une annonce en ligne, de transmettre "gratuitement" sa patientèle et son matériel médical.  La Coordination prône "la remise en cause de la liberté d'installation des médecins".

Un service sanitaire d'un nouveau genre ?

"Aujourd'hui, kinés, pharmaciens, infirmiers sont tous régulés, mais pas les médecins", a regretté Mme Derrien, proposant un "service sanitaire" d'un nouveau genre, où les étudiants en médecine s'engageraient à exercer "quelques années, par exemple trois à cinq ans", dans les territoires sous dotés, a-t-elle détaillé.

La Coordination souhaite aussi "réguler le numerus clausus", "refonder les études médicales" et développer des "centres publics de santé" en lien avec la médecine libérale.

Lors d'un débat, les comités ont dénoncé "la volonté des ARS" (Agence  régionale de santé) de "transformer de plus en plus de petits services d'urgences en centres de soins non programmés", n'ayant "ni l'obligation d'être ouverts 24h sur 24", ni celles "d'avoir un plateau technique d'appui" ou "un urgentiste sur place en permanence".

Ils ont enfin dénoncé un nouveau décret, publié en juin, qui modifie l'effectif médical minimum des urgences en cas de "faible activité" et menace donc "directement" les petits centres.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Une start-up de Besançon veut offrir un implant à chaque enfant atteint de fente faciale en 2026

L’entrepreneur et créateur de contenus Mikaël Demenge a annoncé sur ses réseaux sociaux lundi 28 octobre 2025 un nouvel engagement solidaire en faveur des enfants porteurs de fentes faciales, en partenariat avec la start-up bisontine Ennoïa et le service de chirurgie maxillo-faciale et plastique de l’hôpital Necker-Enfants Malades.

Octobre rose : Et si vous donniez vos cheveux pour confectionner des perruques ?

Les perruques médicales sont souvent utilisées lors de chimiothérapies. Elles peuvent avoir un coût élevé même si certaines sont en partie remboursées par la sécurité sociale. Il n’empêche qu’il peut y avoir un reste à charge important pour les patients suivant la qualité de la perruque… Il existe toutefois des moyens pour réduire ces coûts, comme le don de cheveux… On en parle ce mois d’octobre 2025 avec Johanna Dornier gérante de Beauty Hair, un salon de coiffure partenaire de l’association "Fake hair don’t care*".

Doubs : 40.000 sacs distribués dans les pharmacies pour alerter sur la conduite sous médicaments

VIDÉO • La nouvelle campagne de sécurité routière met l’accent sur la prévention des risques liés à la conduite après la consommation de médicaments. C’est dans ce cadre que la préfecture du Doubs a lancé vendredi 24 octobre à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes à Besançon, le début d’une campagne d’un mois prévoyant la distribution de 40.000 sacs de sensibilisation dans 40 pharmacies partenaires du département.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Influenza aviaire : Annie Genevard relève le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national

La ministre de l’Agriculture, a décidé de relever le niveau de risque sur l’ensemble du territoire national. À compter du mercredi 22 octobre, le risque est qualifié "élevé" et s’accompagne d’un renforcement de la surveillance des élevages de volailles et des mesures de protection.

Une entreprise bisontine cherche des financements pour lancer la phase d’essai d’un biomédicament contre la leucémie

À l’horizon 2030, Carla Biotherapeutics espère apporter un traitement aux 3.000 personnes entrant chaque année dans les critères du biomédicament développé contre la leucémie. Des patients pour lesquels aucune solution n’a fonctionné ou n’est plus envisagée. Un réel espoir pour la médecine qui a toutefois besoin d’un coup de pouce… Chacun est libre de participer à l’appel à financement dès 100 €.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.49
nuageux
le 07/11 à 00h00
Vent
1.05 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
83 %