Omicron : une vague de spéculations pour très peu de certitudes

Publié le 29/11/2021 - 14:05
Mis à jour le 29/11/2021 - 14:06

Omicron, un tournant dans la crise du Covid-19 ? Trop tôt pour le dire, insistent nombre de chercheurs, après plusieurs de jours de spéculations hasardeuses sur les risques réels de ce nouveau variant au profil certes inquiétant. L’Afrique du Sud s’attend une hausse exponentielle des contaminations dans les prochains jours.

 © Polina T CC0
© Polina T CC0

Le nouveau variant Omicron du coronavirus présente « un risque très élevé » au niveau mondial, a prévenu lundi l’Organisation mondiale de la santé, et le G7 réunit en urgence ses ministres de la Santé à Londres sur la question.

"J'espère que nous pourrons aborder (...) Omicron avec empirisme, prudence et humilité, au lieu des pures spéculations de ces derniers jours", a prévenu sur Twitter l'infectiologue canadien Isaac Bogoch, lors d'un week-end marqué par un déferlement de suppositions autour de ce variant récemment détecté en Afrique du Sud.

Omicron : qu'est-ce qui est, pour l'heure, certain ?

Ce variant présente un nombre exceptionnellement important de mutations et celles-ci se concentrent sur une partie, la protéine "spike", qui est la clé d'entrée du virus dans l'organisme.

Ces caractéristiques génétiques font craindre, sur le plan théorique, que ce variant soit plus contagieux et résiste mieux aux vaccins que ses prédécesseurs.

C'est "un risque très élevé" au niveau mondial, comme l'a jugé lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plusieurs pays, comme Israël et le Japon, ont d'ores et déjà fermé leurs frontières.

Mais l'OMS souligne aussi combien on ignore encore tout sur la contagiosité et la gravité réelles de ce variant, après plusieurs jours d'informations contradictoires, parfois rassurantes et parfois alarmistes.

Dans la première catégorie, des propos tenus par une médecin sud-africaine - et recueillis dimanche par l'AFP - ont fait état de "symptômes légers", laissant certains commentateurs faire l'hypothèse d'un variant plus contagieux mais moins dangereux.

"Vraiment c'est beaucoup trop tôt pour dire ça", a regretté lundi l'infectiologue français Yazdan Yazdanpanah, lors d'une conférence organisée par le Conseil scientifique qui conseille le gouvernement dans la crise sanitaire.

"Pour ce qui est de la gravité, on a pour l'instant très peu d'éléments", a-t-il insisté, soulignant qu'il était impossible de tirer des conclusions à partir d'un témoignage isolé.

D'autres éléments, à l'inverse, suscitent l'inquiétude. C'est en premier lieu l'explosion du nombre de cas en Afrique du Sud: celle-ci est sur le point de passer les 10.000 cas par jour, selon l'épidémiologiste sud-africain Salim Abdool Karim lundi. 

Cela va-t-il dans le sens d'une contagiosité particulièrement élevée d'Omicron ? Là encore, c'est trop tôt pour le dire, selon les chercheurs, qui notent que d'autres éléments locaux peuvent jouer.

La stratégie ne change pas

L'Afrique du Sud est ainsi peu vaccinée - moins d'un quart de la population -, ce qui rend ses habitants plus vulnérables à l'infection. Surtout, le variant Delta, actuellement très dominant en Europe, y est peu présent, ce qui laisse donc planer un doute intégral sur la capacité d'Omicron à prendre sa place.

"Les circonstances d'émergence et de circulation du variant Omicron en Afrique du sud ne sont pas les mêmes" qu'en Europe, a noté, aux côtés de M. Yazdanpanah, l'épidémiologiste français Arnaud Fontanet. "Il est très difficile de comparer la dynamique qu'il pourrait y avoir entre différents pays."

Quant à la résistance au vaccin, il faudra attendre deux ou trois semaines pour avoir de premiers éléments quant à la capacité de l'organisme humain à générer des anticorps face à ce variant. Et plusieurs mois pour se faire une idée de l'efficacité réelle des vaccins contre la contamination par Omicron.

Pour le moment, les chercheurs insistent sur un point: la stratégie de lutte contre les variants actuels, notamment Delta, reste a priori la bonne, même avec l'apparition d'Omicron. Autrement dit, en pleine vague épidémique en Europe, y compris en France, il faut poursuivre une vaccination la plus large possible, en tout cas chez les adultes, et continuer à respecter les gestes barrières comme le port du masque.

Publiées lundi, de nouvelles prévisions de l'institut français Pasteur - qui ne prennent logiquement pas en compte Omicron au vu des nombreuses incertitudes - estiment que le bon respect de ces gestes peut considérablement réduire une vague d'hospitalisations au sommet prévu pour début 2022.

"Il ne faut sans doute pas un effort énorme", a expliqué le modélisateur Simon Cauchemez. "Il faut qu'on soit plus attentif, qu'on télétravaille un peu plus... Ca peut vraiment faire la différence", conclut-il, alors que son étude met aussi l'accent sur l'importance de la campagne actuel de rappel de vaccination anti-Covid.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Santé

Des événement organisés pour les 10 ans du Pass’Santé Jeunes

Pour son dixième anniversaire, le Pass’Santé Jeunes a prévu de nombreux événements en Bourgogne-Franche-Comté avec notamment un concours organisé sur Instagram en novembre et décembre… Ce 29 novembre 2023, Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l’Agence Régionale de Santé a salué les principes et les objectifs de cet outil novateur de promotion de la santé dans la région.

Cigarettes plus chères et interdites : que contient le nouveau plan de lutte contre le tabagisme ?

Nouvelles hausses du prix des cigarettes ou extension des "espaces sans tabac" à la plage, au parc ou près des établissements scolaires : le gouvernement a présenté mardi 28 novembre 2023 un nouveau plan de lutte contre le tabagisme pour "relever le défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032".

La mention "Haute qualité de soins” attribuée au CHU de Besançon

Le CHU de Besançon s’est soumis du 5 au 9 juin 2023 à l’évaluation par la Haute Autorité de Santé (HAS), organisme indépendant, du niveau de qualité et de sécurité des soins qu’il dispense. Tous les objectifs d’un référentiel portant sur le patient, les équipes de soins et l’intégralité de l’établissement ont été passés en revue de manière approfondie par une équipe de neuf experts-visiteurs.

Déserts médicaux : une pétition lancée pour une meilleure accessibilité aux soins

Dans un communiqué du 20 novembre 2023, l’association de consommateurs l’UFC Que choisir du Doubs - Territoire de Belfort, dévoile des chiffres jugés "affolants" sur la désertification médicale qui frappe le département du Doubs, révélée par l’actualisation de la carte de la fracture sanitaire. Une pétition a été lancée.

Une bonne soupe, ça vous tente ?

En sachet ou surgelée ? "Maison" ou en brique ? Les températures chutent, le froid commence à se faire sentir... la soupe fait son retour ! Notre diététicienne bisontine Valentine Caput fait le point sur les bienfaits de la soupe de légumes sur notre santé... à conditon qu'elle remplisse tous les critères.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.45
ciel dégagé
le 03/12 à 12h00
Vent
0.29 m/s
Pression
1024 hPa
Humidité
81 %