"Tirer les leçons" du coronavirus: la commission d'enquête démarre

Publié le 16/06/2020 - 08:16
Mis à jour le 16/06/2020 - 08:16

Que s’est-il passé avec les masques ? Aurait-on pu sauver des vies dans les Ehpad ? Le confinement a-t-il été trop tardif ? La commission d’enquête qui s’ouvre mardi 16 juin 2020 devant l’Assemblée nationale entend disséquer les « défaillances » dans la gestion de la crise du coronavirus.

© D Poirier ©
© D Poirier ©

Ministres, dirigeants d'agences sanitaires et d'administrations aux manettes ces derniers mois, mais aussi ces dernières années, se succèderont à partir de mardi après-midi devant les députés pour "établir la généalogie et la chronologie de cette crise", a indiqué  la présidente de la commission des Affaires sociales Brigitte Bourguignon (LREM), qui préside cette commission d'enquête.

Tout le personnel politique, du président de la République aux membres de l'opposition, s'accordent à dire qu'il faut "tirer les leçons" de cet épisode inédit, qui a conduit à un confinement généralisé de huit semaines et plongé le pays dans une profonde crise économique et sociale.

Mais alors qu'Emmanuel Macron a fait l'éloge dimanche de la gestion de la crise sanitaire, dont selon lui "nous pouvons être fiers", ce satisfecit a fait bondir l'opposition.

Le député LR Eric Ciotti, rapporteur de la commission d'enquête, a fustigé sur Twitter "un déni surréaliste sur le bilan sanitaire dramatique de la France", où l'épidémie a fait plus de 29.000 morts, le 5e bilan le plus lourd dans le monde.

L'élu des Alpes-Maritimes assurait il y a une semaine ne pas vouloir "faire le procès de quiconque", mais identifier "les fautes, les failles et les dysfonctionnements majeurs" pour faire en sorte "que ça ne se reproduise pas".

Il s'agit d'examiner "tous les éléments qui ont amené à ce retard à l'allumage" en "janvier, février, mars", a estimé vendredi le député LFI Alexis Corbière, jugeant toutefois que la commission d'enquête "est entre les mains de ceux qui en raison de leur proximité politique ne créeront pas toutes les conditions pour que la lumière soit faite".

Auditions sous serment

Les 32 députés de la commission évoqueront "la gestion des stocks de masques", la stratégie "en matière de tests", la "prise en charge des résidents des Ehpad", où ont eu lieu plus du tiers des décès du Covid-19, la "question des frontières", la "tenue des événements culturels et sportifs" ou "la liberté de prescription médicale", selon Eric Ciotti.

Ils devraient également aborder le manque de production en Europe de médicaments et d'équipements de protection, alors qu'Emmanuel Macron a lui-même évoqué dimanche "notre dépendance à d'autres continents pour nous procurer certains produits".

Après le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, mardi à 17h, la commission entendra mercredi l'ancien patron de Santé publique France François Bourdillon, puis Geneviève Chêne, qui lui a succédé en novembre.

Le périmètre de cette agence sanitaire née en 2016 fait partie des sujets de débat, car elle a absorbé l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), affectant selon certains la capacité à anticiper une crise telle que le coronavirus.

Jeudi aura lieu l'audition de Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique dont les avis ont incité le gouvernement à décréter le confinement puis guidé sa fin progressive.

Suivront deux anciens directeurs généraux de la santé. Puis, selon des sources parlementaires, viendra le tour des scientifiques, dont le controversé professeur marseillais Didier Raoult, et des politiques, après le second tour des élections municipales, avec Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé, et plusieurs de ses prédécesseurs.

A la différence de la mission d'information parlementaire qui a rendu son rapport le 3 juin, la commission d'enquête a des pouvoirs d'investigation élargis: ses convocations sont obligatoires sous peine de sanctions pénales, les auditions se déroulent sous serment et ses membres peuvent réaliser des contrôles sur pièces et organiser des déplacements, par exemple dans un hôpital ou un Ehpad durement touché par l'épidémie.

Le Sénat a aussi prévu sa commission d'enquête, qui sera mise en place à la fin du mois.

Ces investigations politiques cohabiteront avec la recherche d'éventuelles responsabilités judiciaire, puisque le parquet de Paris a ouvert mardi un vaste enquête préliminaire sur la gestion de la crise, visant notamment les chefs d'"homicides involontaires" ou "mise en danger de la vie d'autrui".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Santé

Les étudiants en santé de l’Université de Franche-Comté soignent les nounours depuis 20 ans

L'Hôpital des Nounours accueille chaque année des enfants de moyenne et de grande section de maternelle, afin de leur faire découvrir le monde hospitalier et lutter contre l'effet blouse blanche et les craintes qui l’accompagnent. Cette année, cette action, fondée par l’ANEMF, est organisée par les étudiants en santé de l’université de Franche-Comté et fête ses 20 ans.

La Mutualité française Bourgogne-Franche-Comté rejoint le réseau ”Mon Espace Santé”

La Mutualité française Bourgogne-Franche-Comté rejoint le réseau régional "Mon Espace Santé" pour promouvoir le développement de solutions numériques en faveur d’un meilleur accès aux soins et d’une simplification de la prise en charge médicale pour tous, selon un communiqué de mardi 19 mars 2024.

Un nouveau conseil d’administration pour l’ARS Bourgogne-Franche-Comté

Renforcer la coordination entre les interventions des ARS et des élus locaux pour améliorer l’efficacité des politiques de santé sur les territoires : tels sont les objectifs de la loi 3DS, qui a transformé les conseils de surveillance des ARS en conseils d’administration. Le premier CA de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté a été installé le 8 mars 2024, à Dijon.

Emmanuel Macron annonce un projet de loi en avril pour une “aide à mourir”

Lors d’un entretien accordé à La Croix et Libération, le chef de l’État a annoncé dimanche 10 mars 2024 qu’un projet de loi permettant "une aide à mourir" sous "conditions strictes" serait présenté en avril en Conseil des ministre pour une première lecture en mai à l’Assemblée nationale. 

L’oeuf, est-il bon ou mauvais pour la santé ? Valentine Caput, diététicienne bisontine, répond…

L'OEIL DE LA DIET' • Chaque Français en consomme en moyenne 4 par semaine soit... 208 par an ! Et pourtant, l'oeuf fait souvent l'objet de points de vue divers et souvent erronés tant il est largement méconnu. Notre diététicienne bisontine, Valentine Caput, fait le point sur les sur les bienfaits de la consommation d'oeufs de poule.

Problèmes d’hygiène : deux fast-food doivent fermer à Gray

Afin de protéger les consommateurs, les services de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de Haute-Saône (DDETSPP) ont réalisé une opération de contrôles ciblés d’établissements de restauration rapide sur la commune de Gray. Deux enseignes sont soumises à une fermeture administrative, a-t-on appris vendredi 8 mars 2024.

CHU de Besançon : Evelyne Goyet, 77 ans, fête ses 10 ans de vie supplémentaires grâce à un coeur artificiel 

Après avoir hésité pendant près d’un an, Evelyne Goyet, une patiente du CHU en insuffisance cardiaque a finalement accepté l’implantation d’un cœur artificiel Heartmate 2. C’était en 2013. Dix ans plus tard, à 77 ans, elle est en pleine forme, heureuse d’être la grand-mère de ses trois petits enfants qu’elle a pu voir naître…

Soins dans l’Arc jurassien franco-suisse : une baisse du nombre de médecins du côté français

Dans le cadre d’un cycle de travail sur la santé, l’Observatoire statistique transfrontalier de l'Arc jurassien (OSTAJ) a publié le 27 février 2024 une nouvelle étude consacrée à l’offre de soins sur le territoire. Les chiffres reflètent particulièrement des tendances démographiques et structurelles différentes de part et d'autre de la frontière.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.72
couvert
le 29/03 à 9h00
Vent
6.14 m/s
Pression
996 hPa
Humidité
66 %