Une étude américaine montre que le coronavirus semble aussi affecter le cerveau

Publié le 19/04/2020 - 18:21
Mis à jour le 12/02/2021 - 17:44

Les médecins de New York traitant des patients atteints de Covid-19 observent de plus en plus qu’avec la fièvre, la toux et l’essoufflement, un autre symptôme apparaissait : certains éprouvent de la confusion, au point de ne pas savoir où ils sont, ni quelle est l’année actuelle.

Coronavirus MERS en 3D © 123RF-Kateryna Kon ©
Coronavirus MERS en 3D © 123RF-Kateryna Kon ©

Cette perte de repères est parfois liée au manque d'oxygène dans le sang, mais chez certains malades le niveau de confusion semble être hors de proportion par rapport au niveau d'affection de leurs poumons. Pour Jennifer Frontera, neurologue à l'hôpital universitaire Langone à Brooklyn, la question se pose de l'impact du nouveau coronavirus sur le cerveau et le système nerveux.

Des études commencent à décrire le phénomène. Dans la revue de l'Association de médecine américaine (Jama), la semaine dernière, des médecins ont rapporté que 36% de 214 patients chinois avaient des symptômes neurologiques, allant de la perte d'odorat à des douleurs nerveuses, et jusqu'à des crises convulsives et des accidents vasculaire cérébraux (AVC).

Dans le New England Journal of Medicine, la revue médicale américaine la plus cotée, des médecins français à Strasbourg ont décrit que plus de la moitié de 58 patients en réanimation étaient confus ou agités. Des scanners des cerveaux ont révélé de possibles inflammations.

"Tout le monde dit que c'est un problème de respiration, mais cela affecte aussi quelque chose qui nous est très précieux, le cerveau", dit à l'AFP S. Andrew Josephson, chef du département de neurologie à l'université de Californie San Francisco. "Si vous vous sentez confus, si vous avez des problèmes pour réfléchir, ce sont de bonnes raisons de consulter un médecin", ajoute-t-il. "La vieille idée selon laquelle il ne faut venir que si on est à bout de souffle n'est sans doute plus valable."

Les virus et le cerveau

Les virologues ne sont pas totalement surpris que le nouveau coronavirus, SARS-CoV-2, puisse affecter le cerveau et le système nerveux, car ce lien a été observé avec d'autres virus, notamment le virus du sida, le VIH. Les virus peuvent affecter le cerveau de deux façons principales, explique Michel Toledano, neurologue à la Mayo Clinic dans le Minnesota.

La première est par le déclenchement d'une réponse immunitaire anormale appelé "orage de cytokine", qui provoque une inflammation du cerveau: cela s'appelle une encéphalite auto-immune.

La seconde est par une infection directe du cerveau: cela s'appelle une encéphalite virale. Le cerveau est protégé par ce qu'on appelle la barrière hémato-encéphalique: son rôle est de bloquer les substances intruses, mais elle peut être percée.

Certains émettent l'hypothèse que le nez pourrait être la voie d'accès au cerveau, puisque la perte d'odorat est commune à de nombreux malades du Covid-19. Mais ce n'est pas vérifié, et beaucoup de patients perdant l'odorat n'ont pas de problèmes neurologiques sérieux.

La piste principale est en fait celle de la réponse immunitaire en surchauffe. Pour en avoir le coeur net, il faudrait détecter le virus dans le liquide cérébrospinal. Cela a été fait une fois, chez un Japonais de 24 ans, dont le cas a été décrit dans l'International Journal of Infectious Disease. Il a souffert de confusion et de convulsions et l'imagerie de son cerveau montrait des inflammations. Mais le test n'est pas encore validé et les scientifiques restent prudents.

A suivre

Pour éclaircir ces mystères, Jennifer Frontera, qui enseigne à l'école de médecine de l'université de New York, collabore à un projet de recherche international visant à standardiser la collecte de données.

Sa propre équipe a consigné des cas de crises convulsives chez des patients Covid-19 qui n'en avaient jamais fait avant de tomber malades. Les chercheurs ont également observé de minuscules hémorragies cérébrales qualifiées d'"inédites".

Ils veulent aussi prélever le liquide cérébrospinal d'un quinquagénaire dont la matière blanche du cerveau est gravement affectée. Mais ces prélèvements, tout comme les IRM, sont difficiles à faire sur des patients sous respirateur artificiel. Et comme la majorité meurt, on étudie mal les dommages neurologiques. Ceux qui survivent finissent en revanche par consulter des neurologues.

"Nous voyons beaucoup de patients dans des états de confusion", dit à l'AFP Rohan Arora, neurologue à l'hôpital Long Island Jewish Forest Hills. Il affirme que 40% des rescapés du coronavirus sont concernés. On ignore si ces troubles sont durables. Le passage en réanimation est, en soi, créateur de confusion, en particulier à cause des médicaments. Mais le neurologue constate que le retour à la normale, pour les patients Covid, semble prendre plus longtemps que pour ceux qui ont survécu à une crise cardiaque ou un AVC.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Coronavirus COVID-19

Covid-19 : le repli de l’épidémie se confirme selon l’agence régionale de santé

Avec un taux d’incidence en population générale désormais sous la barre des 400 cas pour 100/000 habitants, l’épidémie confirme son repli en Bourgogne-Franche-Comté selon les derniers chiffres de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté.  Le taux de positivité des tests perd 5 points mais reste cependant élevé à près de 25%.
 

Covid-19 : le nombre de patients testés a doublé en un mois en Bourgogne-Franche-Comté  

Le nombre de tests a "de nouveau franchi" la barre des trois millions en une semaine, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé, sur fond de septième vague de l'épidémie de Covid-19. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 77.000 personnes ont réalisé un test antigénique ou PCR entre le 27 juin et le 3 juillet 2022 contre 54.000 la semaine précédente et 33.000 début juin.

Santé

Le Dossier communicant de cancérologie devient 2.0, pour fluidifer le parcours de soin

L’Agence régionale de santé Bourgogne Franche-Comté, en collaboration avec les acteurs de la cancérologie de la région, a annoncé ce jeudi 10 juillet 2025 le déploiement du Dossier communicant de cancérologie (DCC) 2.0. Ce nouvel outil vise à soutenir le service de la coordination des parcours de soins.

Les réactions en Franche-Comté sur l’adoption de la loi Duplomb

Après l’adoption de la loi agricole Duplomb-Menonville par le Parlement mardi 8 juillet 2025, de vives réactions ont émergé d’un peu partout en Franche-Comté. Partis politiques et groupes d’élus ont fait savoir leur mécontentement par le biais de différents communiqués de presse. 

Loi Duplomb : comment ont voté les député(e) de Franche-Comté ?

Le Parlement a définitivement adopté mardi 8 juillet 2025 la loi agricole Duplomb-Menonville, qui a fracturé l'Assemblée nationale, notamment sur sa mesure de réintroduction dérogatoire d'un pesticide de type néonicotinoïde. Les député(e)s du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort ont voté, mais pour ou contre cette loi ? Réponses.

Grève des gardes de pharmacies : des réquisitions “proportionnées” selon l’ARS Bourgogne Franche-Comté

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté poursuit sa mobilisation face au mouvement de grève des gardes des pharmaciens d’officines, pour garantir le service d’urgence pharmaceutique. Le dispositif de réquisition, qui fait l’objet d’un suivi quotidien en lien avec les huit préfectures de départements, est "adapté et proportionné" selon l'ARS, "pour tenir compte de la réalité des besoins et assurer un maillage suffisant du territoire."

Don du sang : l'EFS appelle à la solidarité en Bourgogne-Franche-Comté

Ce 3 juillet 2025, à l'occasion de ses 25 ans, l’Établissement français du sang (EFS) lance un appel à la solidarité : "Cet été, donnez votre sang… mais pas à n’importe qui !". En Bourgogne Franche-Comté, où la demande est constante, huit maisons du don sont ouvertes pour accueillir les donneurs et contribuer à un effort collectif essentiel. 

Grève des pharmaciens : l’ARS réquisitionne des pharmacies grévistes pour assurer la continuité du service d’urgence

Face au mouvement de grève des gardes engagé par les pharmaciens d’officine, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté se mobilise pour garantir l’accès aux médicaments en situation d’urgence sur l’ensemble du territoire régional, a-t-on appris ce vendredi 4 juillet.

Association le Don Du Souffle : deux bourses de 20.000€ attribuées à des chercheurs

Cela fait déjà dix ans que le Don Du Souffle s’engage annuellement dans des projets de recherche qui lui tiennent à cœur, en parallèle de ses activité principales. Cette année, l’association a décidé de soutenir deux programmes de chercheurs du domaine de la santé en leur attribuant une bourse de 20 000€ chacun, apprend-on ce mois de juillet 2025.

Parler du don d’organes en famille : l’appel de Philippe Patton, nouveau président de France ADOT

Philippe Patton, président de ADOT 25 à Pontarlier depuis 2014, a été élu président de France ADOT lors de l’assemblée générale annuelle de la fédération, qui s’est tenue à Paris samedi 28 juin 2025. Ce militant engagé dans la cause du don d’organes depuis 16 ans succède à la présidence de cette fédération nationale qui regroupe 63 associations départementales. Avec lui, on fait le point sur le don d’organe en France et la loi.

”Bonjour la santé” à Besançon : un théâtre forum primé et salué par les professionnels de santé

Présenté le 2 juillet 2025 à la séance plénière de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) à Besançon, le projet ”Bonjour la santé” a suscité l’intérêt des acteurs régionaux de la santé. Ce théâtre forum, fruit d’un travail collectif avec les habitants du quartier des Clairs-Soleils, a reçu le 1er prix du concours Droits des usagers en Bourgogne-Franche-Comté, une reconnaissance forte pour cette initiative locale.

Canicule meurtrière à Besançon : la Ville de Besançon rappelle les dispositifs de soutien 

Comme nous vous en informions ce mardi matin, un homme sans domicile fixe est décédé sur la place du 8 Septembre, en plein centre-ville de Besançon. Selon la Ville de Besançon, ce décès serait ”très certainement en lien avec la canicule en cours”, alors que la région est frappée par une vague de chaleur intense depuis plusieurs jours. Elle rappelle les mesures en place et réflexes à avoir en cas de détresse.

Canicule en Bourgogne Franche-Comté : les conseils en cas de pic de pollution de l’air

Selon le dernier bulletin de l’air communiqué par l’organisation Atmo Bourgogne Franche-Comté, une dégradation est attendue mardi 1er juillet 2025 sur une grande partie de la région suite à la formation d’ozone en raison de la météo. Voici quelques recommandations sanitaires du ministère de la Santé en cas d’épisode ou de pic de pollution de l’air.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.1
ciel dégagé
le 11/07 à 00h00
Vent
1.92 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
86 %