Covid-19 en Bourgogne Franche-Comté : "Malades, pas malades, les soignants doivent aller au front"

Publié le 10/11/2020 - 17:55
Mis à jour le 12/02/2021 - 17:39

TEMOIGNAGES • Plusieurs professionnels du milieu des soignants de Bourgogne Franche-Comté souhaitant garder l’anonymat, nous ont contactés pour nous faire part de leurs vives inquiétudes liées à l’épidémie de covid-19 qui ne cessent d’empirer en particulier dans les hôpitaux.« On ne dort plus, on va droit dans le mur », nous explique-t-on notamment ce mois de novembre 2020.

 © AP
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En commençant par les futur.es. Infirmiers et infirmières qui pour bon nombre d'entre eux, ont passé des examens entre le 30 octobre et le 4 novembre. Le Premier ministre a déclaré le 30 octobre dernier que les examens pouvaient être maintenus.

Selon une source, "un reconfinement n'ayant surement pas été prévu par l'Agence régionale de santé, les élèves ont dû passer leurs examens en présentiel alors que de nombreux cas de covid-19 étaient connus". "Ils sont tous les uns sur les autres dans les salles, plein de cas positifs doivent venir passer leur examen sous peine de redoublement, l'ARS ne joue pas le jeu du confinement et les mettent en danger. C'est très grave ce qui arrive…"

"Malades ou pas malades, ils devront porter assistance aux soignants du CHU"

L'ARS de Bourgogne Franche-Comté a lancé un appel ce mercredi dernier "au renfort" dans les hôpitaux pour affronter la hausse de cas graves de covid-19. Cet appel concerne en première ligne les étudiants en santé.

Pour les étudiants infirmiers par exemple, 10 semaines de stage sont obligatoires en hôpital dont deux semaines de renfort continu ou discontinu pour prétendre à passer au niveau supérieur de leurs études. Il a démarré ce lundi 9 novembre. "Les étudiants ont peur d'être positifs et d'être malades, malgré tout, ils devront quoiqu'il en coûte, répondre présent à l'hôpital pour porter secours aux médecins et soignants du CHU. Même s'ils sont positifs, ils devront s'occuper des patients", nous explique-t-on.

"On ne fait pas de bons soignants comme ça"

On nous rapporte également qu'une étudiante "qui ne tient plus debout, qui a de la fièvre et qui est positive au covid-19 devra redoubler si elle n'est pas présente à son stage." Et de commenter : "C'est lamentable."

Un étudiante nous fait également part de ses angoisses : "on est tous très stressés, on a ces partiels au milieu de tout ça, certain.es de mes camardes sont isolé.es de leur famille, tout le monde est à bout de souffle."

Un autre témoin indique qu’"on ne fait pas de bons soignants comme ça, on ne les traite pas comme des moins que rien, même si les profs sont super et qu'ils soutiennent leurs élèves."

"Des patients contaminés par des soignants"

Un autre témoin, proche du centre hospitalier de Novillars nous raconte que "de nombreux patients aujourd'hui positifs au covid ont été contaminés par des soignants". Et d'ajouter : "il faut le dire une bonne fois pour toutes : les suppressions de postes dans le milieu hospitalier, les suppressions de lits, les départs des soignants en burn-out après la première vague et l'été qui a suivi, toutes les personnes qui tiennent encore debout aujourd'hui, qu'elles soient positives ou non au covid, doivent aller au front dans les hôpitaux pour cette deuxième vague." 

"C'est la foire dehors !" 

Nos interlocuteurs dénoncent également "une foire dehors". Selon eux, "ce n'est pas un confinement ce qui se passe dehors, à part les coiffeurs, quelques magasins, les restaurants et les bars qui sont fermés, rien ne change, il y a des embouteillages matin et soir à Besançon. Sans parler des lycéens à la sortie de cours qui mettent le masque sous le menton et qui se font circuler les cigarettes de bouche en bouche... C'est la foire dehors !"  

Un confinement "au moins jusqu'au 3 janvier" 

En conclusion, l'un de nos interlocuteurs craint que le confinement se poursuive après le 1er décembre 2020. "Il faut que tout le monde sache bien que les fêtes de fin d'année se dérouleront chacun chez soi et que le confinement durera au moins jusqu'au 3 janvier."

Contactée, l'ARS Bourgogne Franche-Comté n'a pas donné suite à notre demande de réponses aux affirmations de nos interlocuteurs dans cet article. 

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