Assises de Haute-Saône : Jonathann Daval reconnaît avoir voulu "donner la mort" à Alexia

Publié le 19/11/2020 - 17:20
Mis à jour le 19/11/2020 - 17:57

Jonathann Daval a reconnu jeudi 19 novembre 2020 devant les assises de la Haute-Saône avoir voulu « donner la mort » à son épouse Alexia, à la reprise de son interrogatoire interrompu par un malaise la veille au soir.

 © TF
© TF

"Quoi qu'il en soit, je lui ai donné la mort, oui, quand on étrangle quelqu'un comme ça c'est pour donner la mort", a-t-il répondu au président de la cour Matthieu Husson. "C'est donc la mort que vous vouliez?", a insisté le président. "Ben oui", a lâché l'accusé.

Ses avocats s'étaient réservé avant le procès la possibilité de plaider les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, moins sévèrement réprimées que le chef de meurtre sur conjoint pour lequel il est jugé depuis lundi, passible de la réclusion à perpétuité.

Mais les déclarations de leur client semblent fermer la porte à cette possibilité puisque M. Daval reconnaît désormais le meurtre de sa femme.

C'est "la colère de toutes ces années qui est ressortie (...) D'où l'étranglement pour qu'elle se taise", a-t-il raconté. "Les coups étaient rapides et c'est parti sur la strangulation", a-t-il poursuivi, "je l'ai saisie par le cou, j'ai serré, le temps ont l'a estimé à 4 minute, mais moi je peux pas vous estimer le temps".

"La morsure, ça m'a mis hors de moi (...) J'ai fait cocotte minute, j'ai débordé"

"Quand j'ai senti qu'elle s'affaissait, j'ai relâché", a-t-il ajouté. Selon lui, Alexia l'avait mordu, déclenchant sa rage : "La morsure, ça m'a mis hors de moi (...) J'ai fait cocotte minute, j'ai débordé".

"Je lui cogne deux fois la tête contre le mur avant de la frapper. Avant j'osais pas admettre que j'avais fait ça... Je ne me suis jamais battu. Jamais donné de coups de poing", a ajouté M. Daval, qui comparaît pour "meurtre sur conjoint" et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Il a ensuite transporté le corps de sa femme dans le coffre de son véhicule professionnel ("c'est comme traîner un vulgaire sac à patates", lâche-t-il, la voix étranglée par les sanglots), pour ensuite rentrer dans la maison et prendre un somnifère. "C'est dégueulasse", souffle-t-il en pleurs.

"J'ai pris la décision de me débarrasser du corps"

"Le (lendemain) matin à 09H00, j'ai pris la décision de me débarrasser du corps" dans un bois proche "et de maquiller ça en jogging", a poursuivi M. Daval, qui avait le premier signalé la disparition d'Alexia, prétendûment jamais revenue d'un footing.

Il avait été arrêté trois mois plus tard, en janvier 2018, après avoir joué le veuf éploré.

Une fois le corps d'Alexia déposé dans la forêt, il a tenté de l'embraser avec une bombe de mousse expansive, un produit très inflammable. Seules quelques parties du corps brûleront.

"Je suis parti aussitôt que j'ai mis le feu", a-t-il ajouté. Rapidement, il a été conscient d'avoir laissé plusieurs indices derrière lui : "le traqueur" de sa voiture professionnelle, "le bouchon de la bombe, la morsure : je savais très bien qu'ils allaient me retrouver. Comme si une partie de moi disait: +il faut cacher les choses+ et l'autre, +non il faut pas faire ça+".

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

affaire daval

Procès au civil pour dénonciation calomnieuse : Jonathann Daval fixé en juin

La cour d'appel de Besançon décidera le 13 juin 2025 si Jonathann Daval, condamné à 25 ans de réclusion pour avoir tué son épouse Alexia, doit verser des dommages et intérêts à son ancienne belle-famille pour l'avoir injustement accusée du meurtre, a-t-elle annoncé vendredi 11 avril.

“Je voulais qu’elle se taise”: sortie du livre de l’avocat de Jonathann Daval

Me Randall Schwerdorffer, l’avocat bisontin de Jonathann Daval, condamné pour le meurtre de sa femme Alexia, livre son récit et son analyse de « l’affaire Daval » dans un ouvrage coécrit avec le journaliste Frédéric Gilbert et qui paraît ce jeudi  14 octobre 2021.

Affaire Daval : plus de 800.000 euros réclamés par la famille d’Alexia

Mise à jour • La famille d’Alexia Daval a réclamé lundi 22 février 2021 devant la cour d’assises de la Haute-Saône plus de 800.000 euros de dommages et intérêts à Jonathann Daval, condamné à 25 ans de réclusion criminelle en novembre pour le meurtre de son épouse. La cour rendra sa décision le 25 mai 2021 à Vesoul.

La question des indemnités réclamées par la famille d’Alexia examinée lundi

Affaire Daval • « Justifiées » pour les parties civiles, « disproportionnées » pour la défense : la justice est saisie ce lundi 22 février 2021 à Vesoul de la question des indemnités réclamées par la famille d’Alexia à Jonathann Daval, condamné fin novembre à 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse.

Justice

Procès Péchier : après les arrêts cardiaques, la cour sur la piste du crime par hémorragie   

"L'empoisonneur" a-t-il voulu changer de méthode pour moins attirer l'attention? Au procès de l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, les assises du Doubs ont commencé jeudi 23 octobre 2025 à examiner deux cas qui dénotent parmi les 30 retenus au total : les patients concernés n'ont pas subi un arrêt cardiaque, mais une hémorragie massive.

Procès Péchier : l’ex-anesthésiste n’hésite pas à enfoncer l’une de ses collègues

Empoisonner des patients au bloc opératoire pour nuire à l'anesthésiste chargée de les endormir? "C'est délirant", a balayé mercredi 22 octobre 2025 devant la cour d'assises de Besançon l'accusé Frédéric Péchier, sans cacher pour autant son peu d'estime pour la collègue concernée.

Nicolas Sarkozy est arrivé à la prison où il sera incarcéré, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy a quitté mardi matin son domicile pour se rendre à la prison parisienne de la Santé pour y être incarcéré, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Une demande de mise en liberté a d'ores et déjà été déposée par ses avocats.

Au procès Péchier, une anesthésiste “dévastée” par l’arrêt cardiaque de ses patients

Autrefois "pétillante", elle a quitté la clinique "dévastée" après l'empoisonnement présumé de sept de ses patients: le "lourd tribut" payé par une ancienne collègue de Frédéric Péchier, qu'il aurait en outre voulu évincer, a été au centre des débats lundi 20 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Disparues de l’A6 : le troisième homme suspecté du meurtre d’une adolescente en 1990 remis en liberté

Le troisième homme mis en examen pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 13 ans en 1990 en Saône-et-Loire, l'une des affaires du dossier des disparues de l'A6, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué lundi 20 octobre 2025 le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Montbéliard : un an ferme pour des menaces contre un chroniqueur de CNews

Un homme de 29 ans, déjà condamné pour apologie du terrorisme, a écopé de deux ans de prison, dont un ferme, pour de multiples menaces adressées, via le réseau X, au chroniqueur de CNews Erik Tegnér, à qui il reprochait ses positions sur le conflit à Gaza, a indiqué mercredi 15 octobre 2025 à l'AFP le procureur de Montbéliard (Doubs).
 

Procès Péchier : l’accusé admet un nouvel empoisonnement mais dont il n’est pas responsable

L'empoisonnement est la seule explication possible à l'arrêt cardiaque suspect d'un patient au bloc opératoire en 2009, a admis lundi 13 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs l'ex-anesthésiste Frédéric Péchier, qui a continué toutefois à nier fermement en avoir été à l'origine.

Procés Péchier : syndrome rarissime ou empoisonnement, une double énigme médicale à la barre

Syndrome rarissime, ou intervention malveillante ? La cour d'assises du Doubs, qui juge l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, a remonté le temps jeudi 9 octobre 2025 pour tenter d'expliquer les arrêts cardiaques de deux patients en 2009 dans une clinique de Besançon.

Procès Péchier : “il n’y a pas de cas d’empoisonnement à la Polyclinique de Franche-Comté” selon l’anesthésiste

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier a contesté que trois arrêts cardiaques suspects survenus en 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté, un établissement où il a exercé seulement six mois, aient été des empoisonnements, mardi 7 octobre 2025 devant la cour d'assises du Doubs.

Procès de Frédéric Péchier : un mois de procès et une défense fragilisée

Une défense ébranlée et un comportement abrupt à l'audience : après un mois de procès, l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier clame toujours son innocence dans 30 cas d'empoisonnements de patients, dont 12 mortels. Cet homme de 53 ans est soupçonné d'avoir frelaté des poches de produits anesthésiants de patients âgés de 4 à 89 ans afin de provoquer un arrêt cardiaque, dans deux établissements de Besançon.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.99
légère pluie
le 02/11 à 00h00
Vent
1.47 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
93 %