"Nous sommes confrontés à une croissance continue du nombre de cas graves et de cas hospitalisés et admis en réanimation", indique Pierre Pribile, directeur régional de l'ARS Bourgogne Franche-Comté.
- À ce jour, la région compte 690 personnes hospitalisées, dont 185 en réanimation. Au total, 139 personnes sont décédées suite au Covid-19.
Une saturation possible des hôpitaux de Bourgogne Franche-Comté ?
À ce jour les "hôpitaux ne sont pas saturés", rassure le directeur régional de l'ARS Bourgogne Franche-Comté. "La semaine qui vient sera décisive. Nous avons chaque jour entre 15 à 20 patients admis en réanimation (...) À ce rythme-là, nous avons seulement quelques jours avant de constater une saturation. Il n'aurait pas été possible d'accueillir 185 patients en réanimation si les cliniques et hôpitaux privés ne s'étaient pas organisés", indique-t-il. "Dans la région nous avons un peu moins de 200 places de réanimation et elles sont à 80 % utilisées pour des urgences et des accidents de la vie".
Les hôpitaux seront réellement saturés à "280 patients" : "Cela nous mettrait en grandes difficultés", mais "l'objectif de 300 places d'accueil est atteignable, si nous disposons en temps et en heure de matériel et notamment de respirateurs", souligne Pierre Pribile.
"La semaine prochaine sera décisive"(ARS)
Selon l'ARS, l'efficacité des mesures prises par le gouvernement et l'adoption des gestes barrières a "forcément un effet retard" suite à la mise en place du confinement le 17 mars dernier. "Nous commençons la phase ou on attend l'effet du confinement", souligne-t-il. "La semaine prochaine sera décisive".
Au total, 431 patients infectés ont été soignés et sont sortis de l'hôpital : "Nous sommes donc sur la voie de la guérison. Nous n'avons pas la croissance exponentielle que nous aurions dans le cas d'une épidémie qui n'était pas contrôlée. Nous sommes sur une croissance linaire et soutenu (15 à 20 patients en réanimation par jour)", explique l'ARS.
Des profils particuliers touchés par le Covid-19 ?
Suite au décès d'une jeune fille de 16 ans en région parisienne, Pierre Pribile indique avoir noté "des hospitalisations de mineurs", mais uniquement "ponctuellement".
Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) considère que les personnes à risque de développer une forme grave d’infection au COVID-19 sont les suivantes :
- Les personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) ;
- Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
- Les malades atteints de cirrhose au stade B au moins ;
- Les patients aux antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle, ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque ;
- Les diabétiques insulinodépendants ou présentant des complications secondaires à leur pathologie (micro ou macro angiopathie) ;
- Les insuffisants respiratoires chroniques sous oxygénothérapie ou asthme ou mucoviscidose ou toute pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
- Les personnes avec une immunodépression
En semaine 12 (du 16 au 22 mars 2020), en lien avec la situation de confinement, les passages aux urgences et les hospitalisations après passage sont en baisse chez les enfants (-53% et -31% respectivement) et chez les adultes (-33% et -14% respectivement).
Des transferts effectués
Une solidarité intrarégionale a été activée. Une cellule de régulation a été mise en place avec les deux CHU de la région pour une "bonne répartition des patients entre les établissements" :
- Trois transferts de patients ont déjà été effectués dans la région (sur les hôpitaux de Chalon-Sur-Saône et Nevers).
- Trois autres transferts en direction de la Suisse
Une étude de scénarios a été lancée avec d'autres régions françaises pour faire face à l'augmentation des cas "si cette dernière se confirme".
Les Ehpad "nous sommes mobilisés"
L'ARS indique "être mobilisée pour voir les appuis dont ils ont besoin". Ces centres d'accueil seraient toutefois davantage pénalisés dans le sens ou ils ne peuvent pas déprogrammer leurs activités contrairement aux hôpitaux de la région (déprogrammation des actes chirurgicaux non urgents).
Sur la question des tests effectués dans les Ehpad, le directeur régional de l'ARS indique que "deux à trois tests" sont effectués par établissement. S'ils s'avèrent positifs, des "mesures de protections et de séparation dans l'établissement sont immédiatement prises pour tous les résidents".
Pour rappel, la Bourgogne-Franche-Comté compte 400 Ehpad sur son territoire.
Une plateforme de renforts volontaires mise en place
Une plateforme de mise en relation des établissements qui ont besoin de renfort a été mise en place sur internet. Elle s'adresse aux volontaires (professionnels actifs ou retraités , étudiants) qui voudraient venir en aide aux hôpitaux et Ehpad.
PLATEFORME : https://www.renfort-covid.fr/
Le préfet du département de la Côte d'Or a souhaité saluer le travail des acteurs sur le terrain à savoir "le personnel soignant", mais également les agents travaillant à la collecte des déchets, les entreprises locales, les agents des commerces d'alimentation, les contrôleurs de la qualité de l'eau... sans oublier les maires des communes qui jouent, selon lui, un rôle important de proximité.